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À (re)voir : Perfect Sense, Mackenzie avait eu du nez

Perfect Sense de David Mackenzie © Pretty Pictures

2012, c’était le naufrage du Costa Concordia, l’Ouragan Sandy, l’élection de François Hollande et la fin du Monde (reportée). Sortait la même année en France une romance apocalyptique étrangement prémonitoire. Les Mayas, prenez-en de la graine.

– Article certifié sans divulgâchis.

Écosse. Ewan McGregor est cuisinier, bourreau des cœurs et insomniaque. Eva Green, épidémiologiste, malheureuse en amour et un poil revêche. Tout les sépare sauf la cigarette, nocive mais bien pratique quand il s’agit de provoquer l’étincelle. En toile de fond, un virus qui prive ses hôtes de leur odorat, des visages masqués, des restaurants qui ferment et un coup de déprime généralisée. Une love story à priori banale dans un décor qu’on ne connait que trop bien – et qu’on voudrait fuir.

Alors, pourquoi faut-il (re)voir Perfect Sense ?

Parce que la pandémie n’est pas le sujet du film

Au bout du troisième confinement, on aurait plutôt tendance à privilégier les comédies musicales et les soirées Ravensburger, plus appropriées qu’un film qui reprend le JT de 20h en synopsis. S’il est ici question de pandémie, elle sert un tout autre propos, celui de la formidable faculté de l’Homme à s’adapter. Avec Michael et Susan, on réapprend à se contenter du peu, parce que c’est déjà beaucoup. Ça vaut bien la meilleure des parties de puzzle.

Parce qu’il ne ressemble à aucun autre

Drame romantique, science-fiction, documentaire, film d’auteur… un Rubik’s Cube cinématographique à l’accent british, à mi-chemin entre un épisode de Black Mirror et L’étrange histoire de Benjamin Button.

La forme, expérimentale, s’accorde au fond jusque dans l’image et le son. L’immersion devient sensorielle ; le vertige, lui, bien réel. Et que dire de l’amour ? Idylle qui tourne en passion, rongée par le passé mais dépêchée par l’urgence, confrontée au dérèglement chimique des humeurs, au tictac de l’horloge… et pourtant présentée en toute simplicité par David Mackenzie.

Parce que ça fait du bien de pleurer

Anti-stress naturel, régulateur de sommeil, hydratation de la cornée… Tant de bienfaits que les violons de Max Richter (BO de The Leftovers) vous inviteront à expérimenter.




Le générique de fin arrivé, ceux qui ne pleurent pas seront déjà partis retrouver leur âme sœur – dans les limites du couvre-feu.

Baudouin Vermeulen

– Film disponible sur Amazone Prime et MyCanal

À découvrir sur Artistik Rezo :

“Memento” de Christopher Nolan, un film à ne pas oublier, d’Annabelle Reichenbach

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